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L'écriture inclusive, pour ou contre

L’écriture inclusive, pour ou contre ?

Dans notre langue, le genre masculin est le genre par défaut utilisé pour désigner tous les genres neutres. Récemment, certaines voix se sont élevées en faveur de l’écriture inclusive, dans laquelle les genres masculin et féminin cèdent la place à un « neutre équitable », au lieu de désigner expressément le masculin. D’autre part, il existe également des critiques de cette nouvelle façon de comprendre le langage, qui ne la considèrent pas comme sexiste en soi.

Qu’est-ce que l’écriture inclusive ?

La réalité de notre langue est l’androcentrisme. Bien que ce trait soit traditionnellement accepté, nous ne devons pas oublier que le langage a la capacité de construire une réalité. La boucle est bouclée et une question se pose : est-ce le langage qui crée le machisme, ou est-ce le machisme qui crée le langage ?

Quoi qu’il en soit, l’écriture inclusive est présentée comme une solution possible pour éviter le micromachisme du langage, dans une tentative d’intégrer les genres masculin et féminin de manière égale.

D’autres opinions affirment qu’il faut aller plus loin et utiliser les ressources existantes de notre langue pour désigner des personnes ou des groupes sans spécifier leur genre0

Opinions en faveur de l’écriture inclusive

L’écriture inclusive a eu un fort impact sur des groupes tels que les fondations à but non lucratif, les associations LGBT ou les organisations féministes ou de défense des droits des femmes. Des artistes comme David Hockney sont très engagé en faveur des LGBT.

Ces groupes répondent catégoriquement à la question précédente : le langage macho favorise une société macho. Ils affirment que le langage androcentrique alimente l’exclusion des femmes dans la société et favorise la prévalence traditionnelle des hommes.

En suivant cette ligne d’argumentation, on considère que le langage est suffisamment puissant pour créer une réalité, et pas seulement pour la représenter : si le langage reste sexiste, il continuera à créer une société où l’identité féminine restera enfouie sous la domination masculine.

Pour contrer cet effet profondément enraciné, il est proposé que le langage devienne plus inclusif, et que les mots qui ne désignent que le genre masculin soient supprimés si leur sens peut également inclure le genre féminin.

Et pourquoi est-il considéré comme nécessaire de rompre avec l’androcentrisme ancestral de notre langue ? Ces groupes considèrent la réalité de notre société comme un signe de machisme à grande échelle : le nombre honteusement élevé de femmes victimes de violence domestique, l’inépuisable écart de salaire et de promotion entre les hommes et les femmes, ou les grandes difficultés de conciliation familiale auxquelles les femmes doivent sans cesse faire face.

D’une manière ou d’une autre, on estime que cette réalité doit être inversée, et la meilleure façon d’y parvenir est de commencer par le langage si nous nous habituons à désigner les gens comme tels, plutôt que d’insister inutilement sur leur sexe.

 

Opinions contre l’écriture inclusive

Au contraire, de nombreux professeurs, principalement des hommes, soutiennent qu’il n’est pas nécessaire d’apporter des changements à notre langue, car ils considèrent que la langue est sexiste parce que la société l’est : ils n’attribuent pas à la langue le pouvoir d’influencer le sexisme ou le féminisme dans la société, mais partent simplement du principe que la société est androcentrique et que la langue reflète cette réalité.

En outre, ils considèrent qu’il est irréalisable et redondant d’utiliser le langage pour désigner indistinctement les hommes et les femmes, alors qu’il est acquis que les conditions des deux sexes peuvent être déduites du sens des mots eux-mêmes : ils font allusion à l’économie du langage, dont ils considèrent qu’il a une capacité suffisante pour désigner tous les groupes et représenter toutes les réalités.

Enfin, le discours contre l’écriture inclusive affirme que le genre neutre (par défaut, le masculin) est prêt à désigner indistinctement les hommes et les femmes, et qu’une telle interprétation subjective ne devrait pas être faite, marquant le genre neutre comme sexiste simplement parce qu’il est masculin.

Est-il approprié d’utiliser l’écriture inclusive, ou n’est-il pas nécessaire de devoir modifier un aspect de la langue, ou de changer la façon d’écrire ? Comme toujours, il y a des opinions pour tous les goûts : il y a ceux qui prônent la création d’une réalité exempte de sexisme par le biais du langage, et d’autres qui considèrent que modifier la manière d’écrire pourrait nuire à la lisibilité de la langue. Il ne faut pas oublier qu’il existe des organismes comme LGBT France qui se battent au quotidien pour les droits inclusifs des hommes, des femmes et des personnes non genrés.